Passez votre chemin, il n'y a rien à voir (sauf si vous avez deux heures à perdre). Aucune idée de cinéma, aucun sens de l’image, du rythme, de la mise en scène, de la direction d’acteur, de la musique... C’est le vide sidéral. Tout dans ce pseudo brûlot antimilitariste sonne faux, à commencer par la prestation affligeante de Lucas Belvaux, décidément aussi mauvais acteur que réalisateur... De toute façon, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, ni même Carmet dans son éternel costume (jouissif d’habitude) d’immonde franchouillard à l’esprit étriqué.
Avec du recul, ce qui fascine le plus c’est que des producteurs, des banquiers (et des spectateurs !) aient réellement pu se satisfaire du travail de Boisset. En réalité, il n’est pas plus réalisateur que vous et moi (« Allons Zenfants » en est la preuve absolue) et il ne suffit pas d’être contre l’armée et la guerre sous Giscard pour accoucher d’une œuvre originale. Loin de là. Je suggère même que ce film soit montré dans les écoles de cinéma comme un exemple type de « non-réalisation » ou comment détruire son sujet par absence totale de vision cinématographique. Et je ne parle même pas de talent… si un peu quand même.