Pochade futuriste mais sublime célébration du langage comme unique clé de liberté, "Alphaville" permet à Godard de mêler des données du réel avec des idées, voire des hypothèses (que devient le langage sans la poésie ? Qu'est-ce que le langage et la poésie sans l'amour ?) au fil de plans inoubliables. S'il ne fallait retenir qu'une image de ce faux film de série B et grand film sous acide, ce serait celle - génialement cinématographique - d'Eddie Constantine en trench-coat et chapeau feutre courant dans un long couloir étroit rempli de portes, cherchant à la fois une issue et un sens...[Critique écrite en 1981]