L'idée est simple, percutante, quintessenciellement cinématique. On dirais qu'il n'y a qu'une seule caméra - aucun éclairage - un cadrage extrêmement précis -- pour un hors champs si vibrant (est interdit) qu'on s'en mort les doigts.
On est plongé dans l'univers étrange des membres de l'organisation "Alpis" qui a pour but de réincarner des personnes récemment décédées pour "faciliter le deuil" de leurs proches.
Ici on prend le temps de regarder dans les yeux de nos acteurs qui jouent des acteurs.
C'est fort et vide en même temps - fort et vide comme la présence et l'identité des personnages que l'on suit. On ne voit que très peu les visages des proches du défunt qui font appel à cet organisme - pourtant, je crois que c'est leurs regards qu'on brule de découvrir et de ressentir - leur crédulité et leur désespoir. Finalement je crois qu'on ne voit quasiment que des visages qui mentent - qui se cherchent.
Je pense à la méthode Straub... La diction de nos personnages dans leurs réincarnation mortuaires (et mortifaire) est saccadée - comme pour rappeler aux spectateurs (devant l'écran : nous et dans l'écran: les proches des défunts) excités par ce retour de je(u) - tant espéré - qu'il est jouissifement faillible et monstrueux.