Quatre personnages en quête de sens
L’idée de départ est d’autant plus intéressante que le film la dévoile pas à pas (à moins qu’on n’ait, bêtement, lu un synopsis avant d’aller voir le film).
En même temps, «comprendre progressivement», c’est quand même pratique, ça passe un tiers du film. Dans l’entretemps on a campé les quatre personnages centraux. Ouais, enfin, plutôt pas tous. Disons une et demie. Sommairement, paresseusement, par bribes partielles et pas terminées (tu me diras, pour des bribes, c’est préférable. Ouais mais pour un film c’est énervant).
Tout cela permet deux ou trois moments de burlesque un peu souriants, mais pas de quoi casser deux pommettes à une follette (ouaou, l’allusion subtile !).
Bref, quand l’éternelle problématique réalité/fiction a été installée, ben y faut bien finir.
Faisons ici une typologique rapide des fins de films qui tiennent qu’à une idée sans grand chose d’autre pour étayer :
– ce n’était qu’un rêve (souvenir de rédac’ de 5ème) ;
— « à la fin, il meurt » (référence : Alain Delon). De préférence en se jetant d’une hauteur, de préférence une hauteur cinégénique, de préférence de nuit, avec des gyrophares qui balaient la scène ;
– « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (également connu comme « arg, oh, euh, je deviens folle, et pour qu’on le comprenne je vais me taper la tête contre les murs et montrer que j’ai les mains/genoux/pieds écorchés. Aussi, je suis en nuisette transparente, mais ça c’est pas pour la folie, je crois que le metteur en scène voulait juste de l’érotisme facile ») ;
— « Lentement, il montit dans sa voitare et démarrut ». La caméra en plan fixe suit le parcours le long de la route, nécessairement rectiligne, interminablement. De toute façon y’a plus de spectateurs dans la salle, fais tourner coco.
– Gros plan sur un objet banal et quotidien, interminablement aussi (ou juste minablement, ça dépend du point de vue). Gros succès des vases avec fleurs séchées.
À votre avis ?
Petits chanceux de France, le film sort début 2013 chez vous, je devine, le suspense est insoutenable (ou juste nable, ça dépend du point de vue).