Tendresse d’ailleurs

Ama Gloria, c’est l’histoire de Cleo, 6 ans, élevée par Gloria, nourrice et mère de substitution après le décès de la figure maternelle.

A la différence de Petite Maman ou de Tomboy, l’environnement et le décor évolue, le lieu n’est plus clos, et le temps n’est plus figé.
Gloria accueille Cleo chez elle au Cap Vert pour un adieu estival.

Filmé à hauteur d’enfant dès le plan initial, la mise en scène regorge d’idées pour faciliter l’immersion à travers les yeux de Cléo : plans resserrés sur les visages et expression, intégration de séquences oniriques sous forme de coups de pinceaux animés (assez inégaux mais celui sur la falaise les yeux bandés représentant l’aveuglement de la jeune enfant avant le saut rageur) évoquant les souvenirs de Cléo.

Si cela arrive à fonctionner, c’est en grande partie grâce à la jeune comédienne incarnant Cléo, qui passe du rire aux larmes avec une facilité déconcertante, ainsi qu’à Gloria dont la tendresse nostalgique d’une époque qu’elle sait bientôt révolue est assez bouleversante.

Malgré ces quelques atouts, le film se perd un peu notamment au milieu du récit, avec des séquences animées trop longues, parfois futiles, et un scénario qui n’avance pas malgré l’addition de sous intrigues familiales passées sous silence après quelques minutes d’amorçage.
La permanence de plans serrés est également étouffante par moment et les rares moments où la nature est filmée apportent une bouffée d’oxygène appréciable.

Diablement efficace sur la fin, mou pendant 20-30 min, doux dans son intégralité, Ama Gloria réussit à tracer sa route sans totalement sortir des sentiers battus des films sur l’enfance.