Sur les traces de la dynastie Von Erich(réelle grande famille de catcheur) Iron claw dresse le portrait d’ un Texas binaire, applaudissant ou huant les exploits physiques des différents catcheurs de la WCCW.
Car si le catch est bien au centre du récit, Sean Durkin l’utilise principalement pour conter la tragédie entourant cette famille pas comme les autres.
Revenons en au catch. Car c’est drôlement bien filmé. A la manière d’un Raging Bull, les coups percutent et le bruit du ring fait écho aux ecchymoses parsemées sur les muscles surdéveloppés. La caméra prend une dimension quasi documentaire durant ces phases de combat, se mettant tantôt près de la sueur dégoulinant le long des corners, tantôt en hauteur pour mieux observer le spectacle dans sa globalité, entre coachs, caméras de télé et spectateurs. L’immersion est renforcée par l’ insertion des cartons publicitaires, bandes annonces et entrées sur le ring, assurant une certaine nostalgie pour les anciens( et actuels) amateurs de WWE.
En arrière plan des combats, c’est bien la malédiction familiale sous jacente qui fait office de fil rouge.Père égocentrique décisionnaire, mère effacée sous couvert de religion, fratrie en mini short poussant la fonte et blessures physiques ou morales seront les moteurs narratifs.Si ça peut sembler un peu bateau dit comme ça, la descente aux enfers des frères, cherchant à chaque instant la fierté paternelle, est bien réelle et émouvante, renforcée par une mise en scène aux petits oignons.
Car pendant la séance, c’était ça ma réflexion principale. Qu’est ce que c’est bien foutu.
Ça me donne tout ce que j’ai envie de voir Une bonde son mémorable, un grain années 70, un casting de catcheurs bosybuildés (Zac efron remarquable et méconnaissable) des larmes bien placées, entrecoupées de quelques rires amers.Toutes les idées mises en place sont réussies, les scènes de liesse (mariage, combats, night-club,concerts) comme les épisodes de solitude notamment des autres frères (la bière dans la cuisine, les médicaments, les appels en détresse).
2h10 dont j’aurai bien repris une heure supplémentaire. Et c’est rare.