Pologne 1949. Un duo en quête de talents pour un orchestre folklorique parcourt les terres. Rapidement, la rencontre entre Wicktor (Tomasz Kotz) chef d’orchestre pianiste et Zula (Joanna Kulig) donne le ton. Sensuelle et mystérieuse, la relation continuera de s’épaissir au fil des minutes au travers d’un voyage à travers l’Europe.
Le voyage et la quête de nouvelles terres plus fertiles, qu’elles soient artistiques, amicales ou encore amoureuse est une des thématiques essentielles du récit, qui s’écrit au travers d’une Pologne froide,politisée et stoïque face aux prestations artistiques, à l’inverse d’un Paris beaucoup plus dansant et chaleureux face à l’art.
L’apogée de cette quête où l’herbe est toujours plus verte ailleurs, où la frontière est synonyme de liberté, semble évidement être le plan final, dans un ultime moment de douceur contrastant avec le tumulte quotidien : «allons de l’autre côté, la vue sera plus belle »
« T’es allée chez les putes ?
-J’ ai pas d’argent pour les putes. J’étais avec la femme de ma vie.
-Formidable bon bah laisse moi dormir. »
Pas de fioriture, pas de dialogues verbeux.
C’est l’intensité des mots et des regards (bien aidés par un noir et blanc 4/3 servant parfaitement la profondeur du texte) qui nous laissera suggérer, admirer et désirer les 2 amants polonais.
Polonais oui, mais également Français par la culture, cette dualité identitaire finit par transformer Zula et Wicktor :
Zula « chante creux » lorsqu’elle s’essaie au français, et Wicktor perd la fougue, dépassé par Michel le producteur champion.
C’est finalement en revenant en Pologne côte à côte sur le banc, qu’ils se livreront une dernière fois,
Un tableau visuel et auditif marque dont le visionnage ne peut laisser indifférent.