Amanda prend comme excuse scénaristique le positionnement d'un jeune homme (formidablement interprété par Vincent Lacoste) dans sa famille : de la place de l'oncle tendre et gentiment incompétent il va devoir devenir père, non par gestation mais par glissement, pour occuper la place laissée cruellement vide par le décès de sa sœur.
Cette trajectoire, de l'adolescence vers l'âge adulte est vécue par Paris tout entier : la relation complice de la sœur et son frangin se tient dans un Paris bohème, charmant, aux balcons remplis de vie et aux trajectoires a vélo souriantes. Puis d'un coup Paris se vide, et on le voit comme jamais : des avenues désertes, des parcs endeuillés, l'absence, partout.
Petit a petit les amis oubliés reviennent peupler la ville tandis que la grand-mère qui s'était éloignée revient aussi dans le paysage. La géographie familiale se reconstitue timidement, la vie reprend;
C'est une très belle métaphore du deuil, mais plus que cela une illustration à travers cette histoire singulière d'un drame national. De cette manière dont en 2015 le deuil a envahit chacune de nos vies personnelles, sans que l'on connaisse fatalement quelqu'un qui fut touché personnellement.
Paris est une petite fille, souriante et émouvante, qui se remet peu a peu.