Princesse Jasmine

Le soir où j'ai découvert "Supereroi", j'ai bien aimé le concept (une histoire d'amour sur plusieurs décennies racontée dans le désordre, rappelant vaguement l'excellent "Two for the Road" de Stanley Donen), mais sans plus. J'avais trouvé le film de Paolo Genovese un peu long et confus.

Mais dès le lendemain, j'ai eu envie de le revoir (démarche rarissime de ma part), histoire de mieux en saisir les subtilités narratives, tout en dégustant les nuances de jeu du remarquable duo de comédiens, composé de la délicieuse Jasmine Trinca et du charismatique Alessandro Borghi.

Et ce deuxième visionnage s'est révélé bien plus captivant et jubilatoire.

Outre le formidable couple central (Jasmine Trinca est incroyable, passant avec aisance de la très jeune femme à la quadra vieillissante), j'ai pu apprécier la qualité de la distribution, constituée de seconds rôles consistants (l'émouvante Greta Scarano, l'amusant Vinicio Marchioni, la frenchie Gwendolyn Gourvennec...), l'impressionnant travail des costumiers et équipes de coiffure/maquillage, et j'ai mieux savouré la construction scénaristique audacieuse - dont certaines transitions m'avaient un peu échappé la première fois.

Certes, on pourra déplorer quelques maladresses et autres coïncidences un peu grossières (la chirurgienne!), ou encore regretter la dernière ligne droite un brin convenue, mais Paolo Genovese prouve qu'on peut proposer à notre époque un film sentimental touchant et original, loin des sentiers balisés de la rom'com' insipide ou du mélo larmoyant.

A noter enfin que "Supereroi" s'achève en beauté sur la très jolie chanson éponyme, interprétée par le jeune artiste Ultimo.