Grazie Federico
Que dire si ce n'est que je n'ai pas envie de noter ce film sans vous raconter à quel point je l'ai aimé ? Fellini m'a déjà plu. Avec la Dolce Vita ou La Strada. Roma m'a grandement intéressée. Mais...
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le 21 juil. 2014
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La vie d'un village italien sur la côte est de l'Adriatique (Rimini ?), à l'époque fasciste. On suit en particulier, à travers une galerie truculente de personnages, un collégien, Titta ; sa bande de copains, qui fantasment tous sur Gradisca, une belle femme.
Volpina la Marie-couche-toi-là (un des personnages féminins les plus effrayants de l'histoire du cinéma). Le père, entrepreneur dans le bâtiment, et ses engueulades mémorables avec la mère, Miranda. Les tours joués aux professeurs. L'érudit du village, qui parle face-caméra. Le clodo du coin, qui fait de même, mais de manière moins fine. Les fascistes. Des femmes (notamment la boutiquière au large corsage qui fait la tête d'affiche, alors que son rôle est passager). L'oncle fou, qui monte en haut d'un arbre, y reste tout l'après-midi en criant "Je veux une femme !", et que seule une religieuse naine peut faire descendre. Le tombeur mélancolique. Bon, le final avec le mariage de Gradisca et son ambiance d'adieux est un peu convenu, mais foutre !
Bien des gens, qu'on quitte avec l'impression de les avoir connus.
Je m'attendais à un film difficile d'accès, fellinien en diable, et je me retrouve avec une chronique de souvenirs d'enfance, mélancolique et touchante, dans l'Italie rurale (et fasciste). Une réflexion sur le temps qui passe, sur la nostalgie perdue de l'enfance. Une atmosphère de chronique, où l'on ne s'attache pas vraiment à un personnage ; où le personnage central, c'est la communauté.
Tout le segment sur la masturbation est subtil d'un point de vue cinématographique. A noter une scène de branlette cocasse (et collective) dans un garage.
Le fascisme est représenté de manière assez allégorique (ces personnages qui courent de plus en plus vite, et peinent à monter un escalier pour être pris en photo. Il y a un segment sur les pressions policières, mais ce n'est pas trop appuyé.
Si parfois, j'ai l'impression que Fellini se perd dans ses films, ici j'ai l'impression d'une maîtrise de bout en bout, longuement mûrie. Oh, on pourrait pinailler sur quelques transitions où l'étalonnage des couleurs n'est pas raccord, mais ce serait juste pour faire l'intéressant et se réserver une petite part de distance critique, juste le minimum vital.
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Créée
le 18 sept. 2021
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