Après visionnage, et passé un temps de repos cérébral, "Amer Béton" réussit à me laisser un souvenir agréable, malgré qu'il m'ait dans un premier temps franchement laissé perplexe.
C'est graphiquement que le film d'animation m'a laissé le plus dubitatif. La ville en elle-même, toute en verticalité, et le style général m'ont rappelé aux bons souvenirs de mon adolescence et des parties endiablées de "Jet Set Radio" sur Dreamcast. L'architecture accompagne d'ailleurs efficacement le propos, tel ce quartier qui absorbe ses habitants jusqu'à ce que ces derniers deviennent une partie quasi-inhérente de celui-ci. L'animation est elle aussi de grande qualité, et souligne bien certains choix de plans très ambitieux. Elle donne par là même une pêche indéniable à l'ensemble. Là où j'ai ressenti un blocage relativement fort, c'est dans le parti-pris artistique apporté aux personnages eux-mêmes. Des traits particulièrement agressifs, taillés à la serpe, qui donnent aux protagonistes des allures sauvages mais aussi un peu simplistes. A titre personnel, je me serais réjoui de dessins plus travaillés, ou simplement d'avantage arrondis. Mais les goûts et les couleurs...
Au premier degré, le propos de "Amer Béton" assume une certaine légèreté. Si je déplore un peu de n'avoir pas trouvé plus de recherche dans cette science-fiction un peu vue et revue, je reconnais que l'ensemble est cohérent et plaisant. Au second niveau de lecture, le film réussit à distiller quelques thématiques intéressantes, le plus souvent relatives à l'appartenance à un quartier, les dangers et la fierté qui peuvent en découler. Alors on ne va pas se mentir, "Amer Béton" ce n’est pas du Kubrick niveau ébullition de caboche, mais si on cherche, on peut trouver une volonté de raconter quelque-chose de réfléchi.
Alors, en bref, disons que si "Amer Béton" ne va pas trôner au panthéon de mes films d'animation favoris, c'est tout de même un film loin d'être inutile, et qui saura laisser une certaine saveur sympatoche.