Outrageusement fun et déjanté, grossier et vulgaire, foncièrement décalé, autant dans la mise en scène que dans son univers, les vannes fusent à la vitesse de l’éclair et la connerie se présente en un divertissement violent, régressif et saugrenu mais bienvenu. Histoire simple où seul le pistage de la multitude de références s’avère être un défi véritable pour le spectateur averti qui démontre ses limites plastiquement, la faute à une animation qui a du mal à proposer de la frame lorsque l’action est frénétique, qui jonche entre 3D et 2D maladroitement malgré un chouette camouflage empruntant à la bd et aux comics qui n’est pas sans rappeler Archer, forme une soupe charmante d’indigences qui survit grâce a quelques idées visuelles et sonores, drôles de fourberies parodiques irrésistibles de la grammaire cinématographique et des poncifs filmiques (son de voiture sur les trots d’un cheval ou encore dézoom quand quelqu’un hurle à la mort). Se voulant subversif et cassant régulièrement le 4ème mur, la clownerie ne surprend jamais tant elle copie la structure voire les séquences de ses inspirations parodiées, de Star Wars en passant par les deux derniers Avengers, on voit du pays c’est sur mais surtout on revoit les mêmes films ! Divertissement honorable et violent mais qui ne ferait guère de mal à une mouche. Un sale gosse de la bien-pensance, subversif dans son rapport au cinéma oui mais jamais dans son traitement ni dans son propos et son sujet. Aussi bodybuildé que les héros hollywoodiens des années 90 à la Schwarzy et Predator, la dernière production Lord et Miller se la raconte mais est finalement inoffensive. N’arrivant jamais à être autre chose que ce qu’elle tente de travestir, un film qu’on prend plaisir à voir se débattre tant il est mignon. C’est ton petit cousin qui s’énerve tout seul et gesticule dans tous les sens quoi.