Adapté d'une préquelle de romans à succès, "American Assassin" raconte, comme son titre l'indique, l'histoire d'un assassin d'origine américaine.
On est donc pas floué sur la marchandise.
Cependant, si l'idée de départ est bonne et le casting compétent, l'histoire sombre malheureusement dans le déjà vu.
Alors me direz-vous, difficile de faire neuf avec tous les livres et films sur des espions dont on nous abreuve depuis tant d'années.
Mais le film, ou le roman (je ne sais pas), passe à côté d'une belle opportunité. En effet, le personnage de Mitch Rapp (quel nom pourri franchement!) est jeune, très jeune pour ce genre de fiction. A 25 ans, il subit un traumatisme épouvantable en perdant sa toute jeune fiancée dans une attaque terroriste. D'entrée, on est dans un monde crédible et véridique. Malheureusement, cette scène n'évoque que trop clairement notre monde actuel.
Il décide alors de la venger et en 18 mois (et là j'ai déjà du mal) il va s'autoformer aux sports de combats, à l'utilisation des armes et infiltrer le réseau islamiste responsable de l'attaque.
Je veux bien que le gars soit doué et très intelligent mais je n'y crois pas une seule seconde.
L'intérêt de la première demi-heure c'est justement la génèse d'un agent, assassin sans pitié de la CIA, sa formation, son état d'esprit qui tranche tant avec le jeune homme du début. Et si au bout du compte on arrive à un tueur froid et je dois le reconnaître crédible, le passage obligé par la grosse mission en fin de film, le baptême du feu sur le terrain avec plot twist venu du passé, bof bof.
Sa relation avec son mentor, son orgueil aussi, son véritable entrainement auraient été un cadre plus intéressant à suivre plus longtemps. Néanmoins, le film ne sombre pas dans l'ennui, ce qui serait un comble avec une menace nucléaire.
Au final le film se veut l'héritier de Jason Bourne mais se termine comme un James Bond.
La réalisation est dynamique et lisible dans les scènes de combat, ce qui n'est pas souvent le cas et est donc un bon point en faveur du film.
Le casting tient la route de Michael Keaton qui s'en donne à coeur joie dans le gros dur mais semble un peu en pilote automatique en passant par Taylor Kitsch qui tente de se refaire une carrière après des choix désastreux et donne ici une excellente prestation de psychopathe mégalo pour finir par Dylan O'Brian qui gère bien la "sombritude" de son personnage et dont la nature joviale intrinsèque aide à faire passer le changement de personnalité de Mitch : un acteur jeune pour un rôle jeune et qui va vieillir avec le rôle, excellent choix de casting (et j'aime beaucoup Dylan O'Brian).
Pas le départ en fanfare qu'on pourrait attendre de ce qui est clairement pensé comme une nouvelle franchise mais je ne dédaignerais pas un second opus s'il voyait le jour.