L'affiche, le titre et le pitch ne me donnaient pourtant pas très envie...
Quelle erreur aurais-je faite de passer à côté de cette pépite !


J'ai trouvé American Beauty presque parfait sur tous les plans.


A commencer par le scénario, cette famille américaine "parfaite", ne renvoyant au final qu'une image propre et telle que les téléfilms les plus édulcorés de M6 nous les présentent : d'un ennui et d'une fausseté flagrants. Papa est blasé, maman est une Desperate Housewive, Jane est une freak. Mais... Tout va bien, car l'important, c'est de donner l'impression que tout va bien Derrière cette façade, Lester (magistral Kevin Spacey), père de famille éteint, va petit à petit se réveiller, laissant libre court à ce qu'il a mis de côté depuis trop longtemps : son bonheur, quitte à tout faire voler en éclat. Le rythme du film ne s’essouffle jamais, oscillant entre de nombreux genres : thriller, comédie, drame... Tout y passe, Sam Mendes a une plume d'une beauté acerbe.


La mise en scène est une réussite totale, certains plans nous plongent au cœur de ce que peuvent ressentir les personnages, aussi subtils soient-ils (le champ contre champ au début face à son boss est d'une belle ingéniosité). Je suis certains que deux ou trois visionnages ne seraient pas suffisants pour apprécier chaque détails des prises de vue. Il en va de même pour la photographie, discrète et juste ce qu'il faut d'impactant pour que les couleurs (à dominante rouge, certes, symbole d'acceptation de la "passion" sous toutes ses formes) soient sublimées, donnant ce ton reconnaissable à l'oeuvre..


Les acteurs sont impériaux. Ils ont su incarner à la perfection leur personnage. Je n'ai pas grand chose à rajouter sur ce point tant il me semble évident.


Enfin, la musique, que je me suis empressé de mettre en fond à peine le film terminé. Les mélodies sont d'une intelligence impressionnante tant elles captent l'instant et nous plongent dans l'ambiance visuelle. Thomas Newman a fait un travail remarquable (écoutez "Arose". Ce titre à lui seul incarne toute la puissance philosophique du film).


Je terminerai cette critique en affirmant que sous sa peau trompeuse, American Beauty n'en devient alors que le parfait reflet d'un sujet ô combien toujours actuel plus de 20 ans après sa sortie : l'importance accordée au paraître alors que la Beauté est partout (Ah, Ricky, tu as tout compris !), que chaque instant de notre vie devrait être l'expression d'un petit bonheur qui ne demande qu'à être exprimé, à être vécu, tout comme nos rêves...


Plus qu'un film, American Beauty est une oeuvre sur le développement personnel, et bien plus que ça, une ode à la vie.

Le-Dank
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le 4 mars 2020

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Le Dank

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