Il était une fois les seventies
American Bluff, le nouveau long métrage du réalisateur émérite d’Hapiness Therapy (8 nominations aux oscars en 2013) a de quoi ‘’bluffer’’. En effet, le cinéaste est l’un des rares à être arrivé à une parfaite reconstitution de l’époque et de l’ambiance particulière des films des années 70 (période où le cinéma hollywoodien connaissait un renouveau et une modernisation formidable grâce aux films du Nouvel Hollywood). Si La Taupe de Tomas Alfredson (2011) ou Argo de Ben Affleck (2012) manifestaient des restitutions honorables de la décennie, David O. Russell, se place bien au dessus en faisant preuve d’une méticulosité incroyable, chaque détail, chaque plan, chaque vêtement étant pensé à la manière des seventies.
Mais malheureusement, ce n’est pas suffisant pour faire un bon film. Il est indéniable que l’œuvre est une superbe photographie de l’époque, magistralement incarnée par chaque acteur, mais le scénario pose problème. L’argument de départ a pourtant de quoi séduire (basé sur une histoire vraie, deux petits escrocs collaborent avec le FBI pour faire tomber un politique corrompu), mais le récit ne tient pas ses promesses. Il part dans tous les sens et manque cruellement de rythme, le réalisateur avouant d’ailleurs « détester les scénarios et ne s’intéresser qu’aux personnages ». Cela est fort dommage car l’œuvre aurait pu être une des grandes réussites de l’année, elle ne sera qu’un exercice de style savoureux et un hommage remarquable aux seventies, ce qui n’est déjà pas si mal au demeurant.
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