Ah mais ricane crime ! Rira bien qui rira le dernier !
J'avais dans le but de me faire la filmographie complète d'Ellen Page (qui fourmille de perles, je vous la conseille) et c'est ainsi que je suis tombé sur ce film plutôt méconnu mais d'une qualité rare : An American crime. Le film nous raconte l'histoire VRAIE de Sylvia Likens qui fut séquestrée et molestée dans une cave pendant des mois dans les années 60, en somme rien de réjouissant, ne vous attendez donc pas en regardant ce film à avoir le sourire aux lèvres. « An American crime » est sombre, déprimant, horrible et nous fait haïr l'espèce humaine de par la cruauté qu'elle peut exprimer envers ses semblables. Dès que le film commence on se dit « Oh mon dieu elle va prendre cher», et évidement on ne se trompe pas..
Mais le film par tous les sentiments qu'il crée chez le spectateur a quelque chose de magistral, certes c'est horrible ce que nous voyons à l'écran, mais le film nous fait ressentir quelque chose un mélange de tristesse et de haine, de la tristesse pour la victime, de la haine pour ses bourreaux.
Pourtant ce qui me fait aimer le cinéma et sa capacité de permettre aux spectateurs de transcender son rôle de spectateurs pour être embarquer dans l'histoire, d'être empathique vis-a-vis de ce qui passe à l'écran et d'avoir ainsi l'impression de devenir acteur du film.
Et bien An American crime est complètement dans cette idée, ce défoulement de haine et de violence envers Sylvia, une jeune fille d'une gentillesse naïve, nous noue les tripes, on veut que ça s'arrête et qu'ils paient. Et donc aussi paradoxale que cela puisse paraître c'est tout cette tristesse qu'il m'a inspiré qui donne toute sa valeur au film selon moi.
Il faut aussi souligner le jeux juste des acteurs qui permet de créer cette empathie, Ellen Page est tout bonnement parfaite dans son rôle de jeune fille victime et Catherine Keener géniale dans son ambiguïté de mère torturée et tortionnaire.
Ambiguïté. Là aussi est le génie du film. On ne nous dépeint pas des gens sadiques qui veulent faire du mal aux gens volontairement (en l’occurrence Sylvia) mais des gens normaux qui emportés par la folie de leur mère (surmenée et sous médication) tombe dans un manège infernal de violence toujours plus brutale jusqu'à en arriver à des scènes vraiment horribles.. Ces gens ont de la sympathie pour Sylvia mais l'effet de groupe révèle chez eux une sorte d'instinct primitif de violence que l'homme garde en lui. Nous montrant que chacun peut être un monstre et commettre l'irréparable. A la fin on pleure pour elle, mais aussi parce que on a honte d'être humain parfois.
Sans spoiler la scène de fin est vraiment sublime.
Et puis parce que m'a critique est un peu déprimante et que mon titre est super foireux une vidéo pour vous redonner le sourire :
https://www.youtube.com/watch?v=UATjzVBWoxQ