American Graffiti avait connu un immense succès en 1973, il aurait été logique d'avoir une suite rapidement. Mais celle-ci se fera six ans plus tard, avec une partie des acteurs d'origine. Sauf que George Lucas n'est plus le réalisateur ni le scénariste, il a laissé sa place à un certain Bill L.Norton, connu pour un premier film réputé, Cisco Pike.


Le récit ici est plus ambitieux, car il se situe sur 4 espaces-temps, correspondant à chaque fois à une année, de 1964 à 1967, soit deux ans après la conclusion d'Americann Graffiti. Dans la première histoire, c'est un pilote de dragster qui tombe amoureux d'une suédoise avec qui il a du mal à communiquer. Ensuite, on suit un troufion durant la guerre du Vietnam qui cherche à tout prix à se faire réformer. Puis, une jeune femme qui essaie de payer l'amende de son compagnon pour avoir consommé de l'herbe, et enfin un jeune couple en crise car le mari ne veut pas que son épouse travaille.


Du casting original, on retrouve Paul Le Mat, Cindy Williams, Charles Martin Smith, Ron Howard et même un cameo d'Harrison Ford. Alors, c'est agréable de voir ce que les personnages sont devenus, mais la particularité est que les quatre histoires sont filmées de manière très différente. Je pense en particulier à la partie sur le Vietnam, qui est filmée au format carré et avec une caméra 16mm de manière à restituer ce qu'on voyait à l'époque. Il est à noter que cette section est filmée par un certain George Lucas, sans qu'il soit crédité, et on ne peut s'empêcher d'y voir une allusion à Apocalypse Now, qu'il devait réaliser, tout en donnant un style journalistique, pris sur le vif. Pour la partie avec le pilote de dragster, c'est souvent filmé en plans très larges. Quant à celle avec Ron Howard, qui incarne un mec conservateur horrible à souhait avec son épouse, on dirait un soap, et pour la partie avec celle qui deviendra une chanteuse, jouée par Mackenzie Philips, c'est quasiment de l'écran partagé, hommage (in)direct à Brian de Palma ou Woodstock ?


Au vu de ses notes, de son éreintement critique, je m'attendais à voir quelque chose de nul, et au fond, j'ai été agréablement surpris, même si je suis d'accord sur le fait que les quatre histoires ne s'entremêlent pas, que la partie composée de split screens est la moins intéressante du lot, et que Mackenzie Philips est une meilleure chanteuse qu'actrice. Il résulte de tout ça quelque chose de vraiment désabusé, sur des rêves et espoirs brisés, à l'image du troufion joué par Charles Martin Smith qui est impatient d'aller au Vietnam et qui une fois sur place constate l'horreur de la guerre.
Il manque peut-être l'insouciance, la légèreté qui faisait le sel d'American Graffiti, mais cette suite n'est certainement pas à jeter aux orties.

Boubakar
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le 6 mars 2020

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