Ce week-end, j'ai vu American Honey d'Andrea Arnold, qui a gagné le prix du jury au festival de Cannes en 2016.
L'histoire ? C'est Star, une ado un peu paumée qui n'a rien à perdre qui accepte de partir vendre des journaux dans tous les Etats-Unis avec une bande de marginaux de son âge ; pis elle va tomber in love de Shia Labeouf.


Bon, c'est un film indé, ya pas de doutes : format 4/3, gros plans à la caméra portée à la main, plans qui s'étirent, séquences de vie quotidienne, de sexe, etc.
Pour moi qui suis un immense fan de teen-movies (je vous jure, j'ai du mal à faire preuve d'objectivité dès qu'on me montre des ados), ce genre de films ça me parle. Il y a ce côté très nostalgique de l'époque où on osait se mettre en danger parce qu'on se disait qu'on avait rien à perdre, ces moments de vie où on se souciait pas des conséquences et où tout pouvait basculer très vite dans le pire comme dans le meilleur. Bref, les films initiatiques, c'est quelque chose qui me parle beaucoup et American Honey ne pouvait donc que me plaire.
Ce film, c'est ma copine qui me le recommande depuis un bout de temps. Elle l'a vu à sa sortie, à un moment de sa vie où les thématiques du film sont profondément entrées en résonnance avec son vécu, et elle en avait gardé un souvenir intense et n'osait pas trop le revoir de peur d'être déçue.
Et c'est là qu'on touche au gros défaut du film : avec des thématiques pareilles et cette manière de les traiter, on aboutit à un objet qui ne peut toucher qu'au premier visionnage. On a beaucoup de scènes assez répétitives : Star qui prend des initiatives douteuses et qui se met en danger, la bande de potes débiles qui fait des conneries, les soirées, des scènes de sexe ; des séquences souvent assez étirées dans la longueur à base de gros plans pour capter les émotions instantanées des personnages. En bref, on va créer beaucoup d'empathie instantanée qu'on va associer à tout un tas de souvenirs et de ressentis personnels. Ca ne peut donner suite au premier visionnage qu'une vision idéalisée de ce que c'était vraiment le film, comme un souvenir d'été. Ma copine, vous vous en doutez donc a été déçue de son second visionnage.


Et perso, si c'était une excellente surprise, je préfère pas le revoir non plus. Ca me fera simplement un objet nostalgique pur, un souvenir d'adolescence de plus.

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le 22 oct. 2019

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Heobar

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