Bloody Mary
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Ceux qui s'attendent à une montagne de gore bête et méchante et digne d'un film de série B débile risquent fort d'être déçus. American Mary est un film sans grande prétention, au budget certes limité (quoiqu'amplement suffisant pour faire passer n'importe quelle scène un peu tendax on ne peut plus crédible à l'écran), et dont l'actrice principale jouissive au possible a de quoi faire virer lesbienne un nombre non négligeable de spectatrices. Katharine Isabelle resplendit en "Bloody Mary" sexy, terrifiante, passant de l'étudiante nonchalante et débrouillarde à la beauté froide, ange de mort et déesse du scalpel, pour le meilleur comme pour le pire. Si la thématique du viol vengé par sa victime a été maintes fois exploitée au cinéma, il va sans dire que le point de vue d'une réalisatrice donne un coup de peinture bienvenu au genre, et laisse transparaître avec beaucoup plus de subtilités un personnage traumatisé et bouleversé par les sévices vécus. On la comprend, cette Mary fauchée et qui ne parvient même plus à payer sa ligne téléphonique. Le fait que ce ne soit pas sa plastique qui la sauve, mais bel et bien ses connaissances médicales (le tout sans absolument aucune scène de cul malgré les perches tendues par Billy, le gérant du club), donne une autre perspective rafraîchissante à la jeune femme, subjuguée par des teintes tantôt froides, tantôt d'un rouge saisissant. On se laisse transporter volontiers dans une fiction aux défauts minimes (certains acteurs secondaires sont totalement en roue libre), heureusement sauvée par des personnages innovants, intrigants ou au potentiel des plus intéressants. De la Betty Boop défigurée à force d'interventions chirurgicales à la poupée Barbie frappadingue, en passant par les langues taillées en V, les jumelles gothiques et l'homme de main hanté par le meurtre sordide de sa mère, on est loin d'être en reste ; jusqu'à Billy, petite frappe paumée mais somme toute guère habité par un vice gratuit, désespérément amoureux par une femme qu'il craint et vénère tout à la fois.
Rien d'extraordinaire pour le dénouement d'American Mary. Toutefois, une narration originale, certaines scènes sordides et une sorte de poésie dans cette allégorie de la découpe laissent incontestablement une saveur douce-amère sur la langue, et une détestable envie de revenir à cette ode à la violence.
God bless America.
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Créée
le 18 févr. 2017
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