Bloody Mary
Jen et Sylvia Soska, les “twisted tweens”, comme elles aiment à s’appeler, ont réalisé "American Mary" sous le patronage d’Eli Roth – elles lui ont d’ailleurs dédié le film. Mais, au regard du...
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le 4 mars 2013
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Le film commence sous les meilleurs auspices. Scènes originales, sujet singulier, actrice convaincante, photo très soignée (on pourrait penser à Abnormal Beauty). Le tout semble donc bien emballé, lancé sur de bons rails. L'arrivée du malaise, avec le personnage de Beatress interprété par Tristan Risk, prend le spectateur à parti et lui laisse entrevoir un film unique.
Et soudain, l'impression que les sœurs Soska en avaient assez des préliminaires... Elles tranchent donc dans le vif de la narration et de la caractérisation pour plonger tête la première au cœur de leur sujet. On pourrait s'en réjouir si ce n'était fait aussi maladroitement.
Le personnage de Mary est à peine posé que le brusque tournant dans le scénario la transforme en personnage totalement artificiel et presque antipathique, au risque de provoquer le détachement du spectateur, vis-à-vis non seulement de la protagoniste, mais aussi de l'histoire elle-même.
C'est donc à partir du premier quart du film, déjà, que les deux plus gros problèmes du film éclatent au grand jour : narration décousue peu aidée par un montage parfois approximatif, et manque de caractérisation du personnage principal.
Voir American Mary deux jours après Goddess of Love n'a pas joué en sa faveur, Katharine Isabelle ne soutenant pas la comparaison avec Alexis Kendras, dans le rôle d'une femme aux tendances un peu psychotiques, portée sur la vengeance. Là où Goddess of Love fait preuve d'une maîtrise particulièrement satisfaisante à tous points de vue, American Mary semble laisser poindre une certaine immaturité de ses réalisatrices. Détail embarrassant, les deux réalisatrices apparaissent dans leur propre film au cours de l'une des scènes les moins convaincantes et les moins abouties, en partie, étrangement, à cause de leur timidité graphique (qu'elles n'arrivent pas à compenser par les effets de suggestion appropriés), et surtout à cause de leur jeu à la limite du ridicule (notamment un accent allemand à faire pleurer Udo Kier). On réalise, avec une déception certaine, que les scènes les plus perturbantes auront eu lieu dans le premier quart d'heure.
La scène finale d'American Mary n'est pas plus satisfaisante, du fait de l'arrivée d'un antagoniste lui aussi particulièrement inconsistant (sa motivation semble pour le moins improbable au regard du milieu dans lequel il évolue au début du film), et d'un combat mal filmé, dans une pièce plongée dans le noir.
Heureusement que l'ultime plan de Mary nous rappelle que le film est graphiquement soigné et son sujet plutôt original.
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le 29 avr. 2016
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