Second volet de ce qui va probablement devenir une saga, "American Nigthmare 2 : Anarchy" (mais pourquoi des titres aussi longs ?!), s'impose au-dessus de son prédécesseur car il empoigne enfin le potentiel du concept.
Sans parler d'excellent film, car on retrouve tout de même de grosses ficelles, James DeMonaco signe pourtant ici un long-métrage plus ambitieux et qui se donne les moyens d'être à la hauteur de ses ambitions justement.
Au-delà des dilemmes moraux qui ont ici bien plus d'impact que dans le premier film, c'est en choisissant de mettre en scène cette histoire là où elle peut s'exprimer, que le réalisateur parvient à crédibiliser à la fois son film, mais aussi son concept.
Cette purge annuelle doit provoquer l'angoisse et la tension sur le public que nous sommes, et sans vraiment nous mettre à cran, le film peut tout de même se targuer d'être assez malin et habilement construit pour que l'on se laisse prendre au jeu. La mise en scène est efficace, plus nerveuse que dans le premier volet, on montre enfin quelques passages moralement assez insupportables, et la violence prend ici plus d'importance.
Ce que propose ce second film, c'est en quelques sortes de comprendre cette purge et ce qu'elle représente. L'idée de dénoncer les citoyens riches, avides de jeux sanglants pour se satisfaire une fois par an, est judicieuse, elle tombe parfaitement dans les clous des messages qui peuvent être intéressants à traiter ici. C'est là que réside principalement le point fort du film, en plus du côté malsain primordial qu'il instaure.
En revanche on peut aussi reprocher certaines choses au film, notamment le fait qu'il ne soit pas réellement un film d'action, mais plutôt un film qui propose la réflexion, il allie les deux sans jamais vraiment prendre pied dans un genre plus qu'un autre. Constamment le cul entre deux chaises, le long-métrage se voit également lourdé par un casting assez inégal. La psychologie des personnages n'est pas suffisamment mise en place pour que l'on s'attache à ces derniers, où que l'on prenne pleinement le temps de réfléchir à leurs actes.
Malgré tout, cela relèverait de la pure mauvaise foi que de dire que le produit est bâclé. Il y a de l'idée, le concept prend tout son sens, mais il reste encore quelques efforts à faire pour que cela devienne vraiment intéressant.