Ayant reçu quelques récompenses telles que la Saturn Awards pour le meilleur film d’horreur en 2015, American Nightmare 2 s’avère être bien plus convaincant que le premier en prouvant par une démonstration réelle de ce qu’on attendait du précédent film, surtout quand on nous sort un sujet effrayant et infâme que la célèbre nuit de la purge, la période où tout crime est légal aux Etats-Unis. Je ne pense pas être le seul avoir été désappointé du premier qui ressemblait plus à un huis clos banal qu’un sujet clairement exploité. Il faut dire qu’on était bien plus intéressé par ce qui se passait dans les rues de Los Angeles qu’à l’intérieur d’une grande maison, bien que le scénario n’ait pas été autant négligé pour ce qui est d’insérer des idées cassant une majorité de similitudes des films de huis-clos.
Pour ce second volet, on applique une nouvelle formule, celle d’un parcours d’aventurier animé par un groupe de simples et honnêtes citoyens dans un milieu urbain, en remplaçant les pièges par des attaques de voyous nourris d’une violence sans précédente et dépourvus de tout sens d’humanité. Le réalisateur James DeMonaco nous propose enfin une vision sensible et abominable de cette nuit sadique, une vision nous témoignant des faits et gestes impensables des Américains osant faire tout ce qui leur plaisent, sans soucier du mal qui font engendrer aux innocents SDFs, les principales victimes de ce genre de nuit. Une vraie purge où les participants évacuent toute la haine et la colère restées enfermées dans leurs esprits depuis la précédente nuit, telles que de nombreuses images de ce long-métrage nous le dévoilent. Dès le début, on est tout de suite plongé dans le vif du sujet, en ouvrant la production sur des scènes présentant adéquatement les personnages ayant chacun un avis et une destinée différente de cette purge, comme un documentaire culturellement instructif.
Ce qui nous intrigue pas mal dans cette production, c’est comment les Américains sont divisés. On a d’un côté, les honnêtes citoyens et des rebelles manifestant leur haine face à un gouvernement profitant lâchement de cette purge pour réaliser des bénéfices financiers. Et de l’autre, les participants qui s’amusent comme des fous en commentant des actions qui ne se font pas dans la vie quotidienne, probablement des voyous, des délinquants, des psychopathes ou toutes genres de retardés mentaux. C’est l’image qui nous est transmis avant la purge. Mais dès le retentissement de l’alarme, l’évolution du groupe de survivants peut des fois nous surprendre imprévisiblement. Bien que le casting ne soit pas composé d’acteurs très connus, Frank Grillo tient sur ses épaules une tête de bad guy sombre et insensible à la cruauté, exactement l’image inverse des acteurs et actrices l’accompagnant en toute confiance.
Un groupe de simples citoyens dirigé par un leader participant à la purge mais pour un but bien autre que ceux de ses semblables, voilà ce qui peut paraître improbable mais fort prometteur. Le réalisateur leur fait traverser des épreuves plus ou moins impitoyables et inattendues, avec une mise en scène de qualité indéniable, un rythme maîtrisé de bout en bout et des scènes d’action brutales et efficaces. La peur peut nous envahir à tout moment, rien que l’alarme du début de la purge et les sons crapuleux qui vont avec, on est déjà cloué sur nos sièges. Et comme le film se déroulant dans une grande ville telle que Los Angeles, on n’est pas prêt d’arriver au bout de nos peines, sans omettre que les simples participants ne sont pas le seul danger que le groupe va devoir affronter. D’autres genres de participants contribuent à cette purge et se montrent même bien plus cruels que les délinquants. Un véritable parcours de parcours, bien écrit et riche en situations pernicieuses, pour une production assez étourdissante. 8/10
- Vous savez tirer, vous êtes soit un flic ou un assassin.
- Et toi ! Tu es soit une petite emmerdeuse ou une petite emmerdeuse.