Après un deuxième opus qui avait au moins le mérite d'être divertissant, voici une suite venue de nulle part et bien inutile. Frank Grillo reprend son rôle, qui n'est ici plus qu'un cliché sur pattes. Dans le précédent il avait au moins un passif, un semblant de profondeur, ici c'est juste un mec bourrin. Les autres personnages sont tout aussi vides et clichés, on a droit à l'immigré mexicain sympa, le black gérant de supermarché bon samaritain et j'en passe... Si l'on exclut un (bref) plan-séquence appréciable, la réal se contente du minimum syndical avec en bonus quelques effets de flous complètement foireux et une lumière dégueulasse. Si l'on ajoute un montage pas toujours clair et un scénario aussi prévisible que redondant, on obtient l'exemple-type du blockbuster fait à la va-vite pour engranger des thunes et surfer sur le succès du précédent. Aucune saveur, aucune prise de risque, juste la même merde pré-mâchée et digérée.


Le message du film me chiffonne un peu. Faire un film où tous les personnages s'entretuent, se complaire dans cette violence pour dire au final que le meurtre c'est mal, ça me laisse un peu perplexe. Soit on fait un film subversif, soit on va à fond dans son message. Ici, c'est patriotisme à outrance : "ayez une foi aveugle en vos leaders", même s'ils sont corrompus. Apparemment on peut tout régler et changer le système avec des bons sentiments, comme le montre le personnage totalement insupportable de la sénatrice. Le petit plan sur le drapeau américain à la fin m'a bien fait rire. Seul le passage dans l'église tacle un peu la religion, mais il fallait aller beaucoup plus loin. Avec un titre pareil, il était possible de tacler Trump ou autres, mais c'est juste raté. Pareil, le fait que des étrangers viennent participer à la Purge aurait pu amener une réflexion sur la mondialisation, sur la place des USA dans le monde, mais on a droit encore une fois à : "bouh ! on est des méchants européens venus détruire le rêve américain".


Sans grand intérêt à part si :
-vous aimez voir Frank Grillo défoncer des tronches sur une musique pourrave
-vous voulez voir des blacks tenter de voler un snickers à 50 centimes et créer une sous-intrigue complètement nulle à chier à cause de ça (c'est véridique, y a vraiment un mec qui a été payé pour écrire ça)

RonaldFrangipane
3

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films vus au ciné et Cinéphagie : Août 2016

Créée

le 25 août 2016

Critique lue 1.4K fois

8 j'aime

Critique lue 1.4K fois

8

D'autres avis sur American Nightmare 3 : Élections

American Nightmare 3 : Élections
LeTigre
7

La fin de la purge annuelle ?

Après un second volet plus gratifiant que le premier, c’est sans hésitation que j’ai visionné le troisième reprennant tout à fait le même schéma narratif typique de la célèbre purge annuelle. Le...

le 20 avr. 2018

14 j'aime

6

American Nightmare 3 : Élections
ycatlow
7

La trilogie se conclut en beauté

Après un premier épisode sous forme de home invasion et un deuxième qui s'élargissait aux rues de Los Angeles mais traitait de vengeances personnelles, American Nightmare 3 passe une nouvelle étape...

le 17 juil. 2016

11 j'aime

3

American Nightmare 3 : Élections
Voracinéphile
4

La dernière purge

(légères modifs après revisionnage) C’est la conclusion de la trilogie donc. Autant dire que c’était là une de mes rares attentes de l’année puisqu’on devait trouver ici un aboutissement aussi bien...

le 21 juil. 2016

11 j'aime

20

Du même critique

Alien: Covenant
RonaldFrangipane
4

Va bien te faire foutre, Ridley

Cher Ridley, Il fut un temps où j'avais beaucoup de respect pour toi, notamment après avoir pleuré des larmes de sang en regardant Blade Runner, qui reste et restera un des meilleurs films de SF de...

le 11 mai 2017

13 j'aime

9

The Thing
RonaldFrangipane
9

A Song of Ice and Fire

Le film n'a même pas encore commencé que l'ambiance s’installe déjà. La musique anxiogène d'Ennio Morricone commence à guider l'inconscient du spectateur. Le travail de Morricone est d'ailleurs...

le 3 avr. 2016

13 j'aime

2

Les Yeux dans les Bleus
RonaldFrangipane
8

Full Metal Jacquet

Avouer qu'on est fan de foot sur SensCritique, site dédié à la culture, c'est plutôt mal vu. Pourtant on peut être un amateur du beau jeu sans pour autant être un gros beauf. Tout ça pour dire que si...

le 1 sept. 2015

13 j'aime

6