Alors que la situation économique et sociale est très critique, les « Nouveaux Pères Fondateurs » récemment élus testent une théorie sociale qui permettrait d’évacuer la violence durant une nuit de purge dans l'ile de Staten Island au large de New York.
American Nightmare 4 est un film américain horrifique de Gérard Mc Murray de 2018.
Pas de nouveau souffle
Après 3 premiers épisodes qui m'avaient laissé sur ma faim, ce préquel ne donne aucun nouveau souffle au concept et ne m'a pas fait changé d'avis sur la saga. Pourtant, je trouve vraiment que ce concept de purge avec toutes ses sombres arrières pensées est séduisant pour montrer le cynisme et le calcul des gouvernants dans un monde où le travail se raréfie et les tensions se multiplient . C'est dommage, encore une fois, cette nouvelle tentative est un échec.
Un message aseptisé et caricatural
A la manière d'un film catastrophe, le réalisateur choisit une nouvelle fois de faire un focus sur quelques personnages principaux, juste avant le déclenchement de la nuit de la purge. Ces personnages que le réalisateur met en empathie avec le spectateur seront sains et saufs à la fin du film, ce qui dénote son coté prévisible.
Bâti sur un concept hyper violent et complétement amoral, on assiste hélas encore une fois à un film dont la réalisation est inoffensive. Les morts sont assez peu nombreux, les scènes violentes sont rares.
Le fil comporte certaines incohérences: pourquoi se rendre à une soirée dansante "Purge en public" alors que de potentiels assassins risquent de se pointer pour vous faire trépasser en toute impunité?
Au fond, optant pour une réalisation douce, la production vide son film de toute subversion, transformant l'objet culturel en téléfilm aseptisé.
Enfin, American nightmare 4 est communautariste et caricatural. Le film, dont le casting est essentiellement composé d'Afro américains veut montrer que, s'ils en avaient la possibilité, les méchants blancs du KKK élimineraient tous les afro-américains lors des nuits de purge car ils sont souvent moins intégrés socialement, plus versés dans la délinquance et bénéficiaires des aides sociales (Encore que si on y réfléchit bien, les aides sociales aux Etats Unis ne sont pas bien généreuses).
Si on ne peut nier dans le monde réel qu'un petit pourcentage de policiers américains hyper racistes coupables d'exécutions sommaires de jeunes afro américains lors de contrôles empoisonne les relations entre la police et la population et que l'administration Trump "souffle sur les braises", cette fiction caricaturale demeure tout de même plutôt maladroite et manichéenne.
Le réalisateur aurait dû s'appliquer à créer davantage de tension plutôt que de poursuivre une réflexion pseudo sociale déjà entamée lors des 3 premiers films qui se révèle, au final, assez vaine.
J'ai une idée que je vous soumets: confions la réalisation du prochain opus à Rob Zombie....
Ma note: 4/10