American Disappointment

Aaaah The Purge. Un concept présentant tellement de potentiel sur le papier. On aurait pu en faire une satire intelligente des USA, ou surtout lui prêter un traitement intéressant des pulsions de violence du citoyen lambda. C'est ce qu'on attendait tous, avec des idées, une profondeur et un ensemble riche. Avec un casting, un réal et un scénario intéressant ça aurait été une mine d'or. Mais non. Je frémissais d'envie avec le premier volet qui s'est révélé être un huis-clos moyen. Puis des épisodes de plus en plus mauvais. Jusqu’à ce dernier. On aurait pu en faire un film réellement subversif traitant de violence sociétale, psychologique mais aussi évidemment physique ( meurtre et surtout viol, qui reste le crime le plus répandu.) Mais en l’occurrence on se retrouve avec une caricature boiteuse des U.S, des pseudos allusions à Trump ( 'make the U.S dream AGAIN' ) et une prétendue analyse sociale ridicule en tout point. On va tenter d'être subtil et filmer des WASP observer d'un air satisfait le début de la purge en espérant voir un quartier uniquement peuplé d'afro-américains s’entretuer. Ca marche moyennement. Et si on envoyait des mercenaires blancs portant un drapeau - avec une croix rappelant furieusement le symbole des croisés - massacrer tous les habitants du quartier ? Toujours pas assez évident ? Allez le gouvernement n'a qu'à envoyer le KKK avec des lance-flammes tuer du civil innocent. Ca manque de point Godwin ? Il suffit d'envoyer une petite équipe de légionnaires blonds aux yeux bleus dirigés par un type en imper à brassard pour assassiner gratuitement les pauvres habitants d'un immeuble. Et on finit sur un plan du drapeau Américain avec 'Alright' de Lamar, symbole du mouvement Blacklivesmatter et de la lutte contre les violences policières. Voilà, l'esthétisme et les scènes d'action ok, la subtilité on repassera. Le message politique aussi. Spike Lee a le mérité d'être clair dans ses idées militantes et de soigner le tout par une réal léchée, là on a un ensemble juste mauvais avec un message manichéen et nauséabond qui devient ridicule de par son côté caricatural.