Il faut que ça aille vite et bien, qu'il y ait de l'action, plein de chevaux et des terres encore un peu prometteuses, quoique plus pour très longtemps : on est prévenu, American Outlaws sera fait à la gloire du sol américain et de sa conquête. Il est dommage que le fait d'assumer cette unilatéralité doive servir de tampon à sa relative médiocrité, car le film est agréable à regarder et cela aurait suffi s'il avait osé aller à fond dans le divertissement. Entre le faux courage, son révisionisme déchaîné, sa musique anachronique et des combats qui ne se montrent bien réglés que dans la pyrotechnie, le casting est composé de machines à charisme dont le moteur tourne dans le vide.
Ce biopic très adapté (qu'il faut prendre au premier degré et demi si on y arrive) ne sait donc pas ce qu'il est, mais beaucoup de plaisir est allé dans sa création. Le bien nommé Timothy Dalton s'est amusé (c'est moi ou il s'est inspiré de Day-Lewis ?) et Farrell nous aide à rester accroché quand l'ascenseur émotionnel tombe en panne – ce qui se produit souvent. À tout prendre, j'ai envie de jouer la carte de l'européanocentrisme et d'avouer que j'y ai vu une excellente adaptation involontaire de Lucky Luke.
→ Quantième Art