Grosse claque.
J'en ai pleuré tellement les plans sont lourds de sens.
Christian Bale joue parfaitement, mais surtout, le propos est puissant.
Il est question de folie meurtrière, mais au fond, de folie tout court.
Il y a tout dans ce film : les plans archétypaux où la psychopathie est dépeinte de manière scénarisée et auto-sarcastique ; les personnages représentatifs du bien ; les ordures qui méritent des baffes ; la tentation transpirant dans le décors ; la déliquescence suintant de partout ; un album de musique, une référence à la culture, et aussi une référence à des scènes qu'on peut vivre soi-même et qui nous font chier, comme quand on est pris pour un con pour une pensée philosophique.
La décadence du superficiel, le matérialisme, le narcissisme (scène des cartes de visites), les intériorisations du narrateur-protagoniste, le jeu de paraître social. La luxure à laquelle tout le monde participe, le rythme d'un quotidien fait de fric, d'appartements, de niveau de vie. William Dafoe en détective qui même si le script ne lui donnera pas de finalité (oups !) a sa place dans notre calcul des fins possibles à l'histoire. Une fin, qui d'ailleurs et totalement contraire au sens dans lequel nous prenions le film.
Tout est là. J'adore ces oeuvres où l'essentiel et le superflu sont fusionnés, et où tout roule de bout en bout. Aucun moment de répis, pas besoin de reprendre son souffle, tout s'enchaîne, crescendo. Chaque plan met à genoux notre âme, on se demande si ça va finir. Puis on réalise qu'on a juste à apprécier. C'est totalement hallucinant.
Quel cinéma ! Quelle capacité à rentrer dans un propos à la fois intérieur et intellectuel. Il faudrait des pages et des pages pour faire le tout de ce qu'il y a à en dire. J'ai passé un SUPER moment, et je dois rajouter : y'a pas à dire, mais le cinéma, c'est quand même un monument !