American Sniper s'attaque à un type de relâchement des sphincters bien connu mais que peu maîtrisent : le pet ciblé.
D'une durée extrêmement courte, il se distingue de ses congénères sur deux points : une forte intensité si bien qu'aucun slip ne peut y survivre et une précision travaillée à tel point qu'il peut titiller des nasaux à des kilomètres.
Soyons clairs, cette flatulence, à l'inverse des pets maçons par exemple, n'a pas le sens du spectacle et fait parfois preuve de couardise tellement il peut être difficile d'en identifier l'auteur. On pourra d'ailleurs la rapprocher ici du pet sournois. Ainsi l'utilisera-t-on plutôt dans des contextes guerriers comme s'attache à le montrer le film.
Pour ce faire, il prend en personnage principal un spécialiste américain du pet sus nommé et montre d'un côté les ravages que provoque son art chez l'ennemi et d'un autre côté les conséquences sur son mental, ses convictions et sa vie de famille.
En effet, comment regarder son entourage en face lorsqu'un simple soufflement de votre anus parvient à tuer d'un coup femme et enfant sans prévenir ?
Je ne respecte pas les auteurs de ce type de pet car en plus de posséder toute la nocivité des pets sournois, ils impliquent une préméditation. - Auteur inconnu
Clint Eastwood a, a priori, transformé le personnage réel (texan fou de Dieu, fier du nombre de ses victimes) en américain moyen, un peu bête mais auquel on pourrait peut-être s'identifier. Cela a malheureusement tendance à affaiblir le propos du métrage en le faisant parfois basculer dans le manichéisme et en intensifiant son côté patriotique (mon pet americain vaut mieux que ton pet irakien). On suit donc le tout sans déplaisir mais on ne s'y attache jamais vraiment, comme si les idées et les convictions à l'écran étaient un peu has been, sans relief.
On appréciera tout de même la technique de mise en scène qui redonne toutes ses lettres de noblesse au pet ciblé, avec tout le bien ou le mal qu'on peut en penser !