Il est aisé de s’essayer au pet festif. Il est plus dur d’en réussir la finition.
Combien de slips furent souillés par toutes ces tentatives de flatulence joyeuse qui, bien qu’explosant avec le sourire, tâchent soudain le coton fragile d’un mortier du plus mauvais effet ?
Les experts vous le diront : à l’instar de la comédie, le pet festif, dans sa volonté de faire rire les convives, peut donner la fausse impression d'autoriser à faire n’importe quoi n’importe comment. Terrible piège ! Il demande en effet une rigueur extrême et un sens du rythme parfait, de la montée en charge jusqu’au relâchement final des sphincters.
American Ultra s’y essaye. Sans succès. Mise en place terriblement longue qui diffuse une odeur nauséabonde impossible à ventiler, alternance mal calibrée de romance et d’action, enchaînement de scènes censées être inventives et drôles mais qui tombent à plat par manque de cohérence et d’imagination, copier/coller du style Kick-Ass pour la violence, tout s'effondre et transforme l’essai en vilain pet sournois tendance déchireur, le fameux vent tant redouté des femmes de ménage.
Dommage, l’idée était bonne.