Chercher une cohérence dans la plupart des productions Golan et Globus, c'est comme vouloir jouer au rugby avec un ballon baudruche et nuit de cuite sans lune. Et celle-là n'y échappe pas.
Un convoi militaire (alors, on ne sait pas trop ce qui est dans ce convoi: est-ce la fille du général qui est escortée ou alors est-ce-que sa voiture se trouve en tête d'un convoi d'armes? c'est pas très clair...) est attaqué dans un chemin vicinal par des ouvriers en BTP philippins (ou indonésiens) et une bande de ninjas (on devine qu'ils sont ninjas parce qu'ils ont des tenues empruntées à Tout pour la Fête). L'ultra sécurisé convoi (5 camions, 5 militaires, plus deux dans la voiture de la fille du général) est vite débordé. Mais un des conducteurs est abonné à M. Muscles hebdo et a fait close combat en deuxième langue. Il met en déroute les assaillants, et le scénariste qui ne sait déjà plus quoi faire (on en est à 5 minutes 23 de film).
Le soldat se barre dans la jungle avec la fille du général (aussi sexy qu'un plat de blettes) et ils se foutent à poil (je résume).
De retour à la caserne, il va devoir se battre contre un caporal noir, prouver qu'il n'est pas la cause de la mort de 4 soldats, faire des cascades à moto, se battre dans un entrepôt et se retrouver au mitard.
Pendant ce temps-là, à la villa du méchant (vu sur les plaines de la Beauce, que ses visiteurs trouvent jolies, avec des filles belles comme les plaines de la Beauce, que ses visiteurs trouvent jolies, et avec une école de cirque piste d'entraînement pour Interville (il y a des tenues jaunes, noires, orange), enfin, une académie de Ninja training), on se rend compte que le film est de pire en pire mais on est scotché devant, comme des biturins à leurs canettes de bière).
Bon, on va être direct, inutile de continuer un quelconque résumé.
Tout est à l'avenant: les tenues sont du porte nawak (on a quand même des gardes en tenues coloniales japonaises des années 30/40, des tenues militaires qui varient de couleur d'une scène à l'autre), les sons post synchronisés sont totalement décalés (les crissements de pneus sont à contre temps), la musique est inaudible (voire carrément fausse au début du film), les débilités scénaristiques (le meilleur moyen d'abattre deux ninjas est de tirer à côté, ou alors on rafale au fusil d'assaut un camion qui transporte des missiles, le tir laser ou au gant lance missiles du ninja...), les dialogues d'une débilité confondante, les combats chorégraphiés par Noureev, mais Jean-Michel, le cousin alcoolique de l'autre, le doublage en français juste exceptionnel (on donne à un afro américain l'accent d'un Antillais, on donne au maître japonais une voix digne d'une imitation faîte par Michel Leeb), la grosse poursuite en voitures semble avoir été tournée sur le circuit de karting des Renardières à Pageas, les cascades sont le summum de l'ennui...
Et les acteurs sont tous à l'unisson, à savoir absolument catastrophiques, faisant passer Steven Segall pour un chantre de l'Actor's Studio.
Michael Dudikoff, avant de sévir dans des productions, dont celle-ci est une des plus connues, avait obtenu un diplôme de pédopsychiatrie. Et souffrait de dyslexie. Il a basculé dans l'actorat, mais sa maladie lui impose des dialogues minimalistes (ce qui colle parfaitement à son rôle).