Une télénovela napolitaine et chantante

Le synopsis est très simple : Vincenzo Strozzalone, mafieux napolitain dit « Le roi du poisson » est blessé par d’autres mafieux et fait croire à sa mort, afin de se retirer des affaires avec sa femme Maria (Claudia GERRINI), grande cinéphile et ancienne femme de ménage. Opéré dans un hôpital, il est vu par une infirmière, Fatima Valente et charge ses 2 hommes de main (dits « Les Tigres » et qui circulent à moto), Rosario et Ciro (Gianpaolo MORELLI) de la tuer. Malheureusement, Ciro reconnait Fatima (Serena ROSSI), son seul amour de jeunesse avant qu’il ne devienne gangster après la mort violente de son père.


Il la cache grâce à son oncle Mimmo, contrebandier et s’efforce d’éliminer tous les mafieux à sa recherche car passant pour un traitre.


Tout est dit et cela va durer quand même 2h13 sans beaucoup de surprises. Malgré un point de départ conventionnel, les réalisateurs auraient pu en faire une tragédie, en noir et blanc, les deux amoureux affrontant leur destin implacable dans une ville gangrénée par La Camorra. Le choix a été autre : en faire un ersatz de comédie musicale, tout en parodiant le genre « soap opera », façon « Amour, gloire et beauté » ou « Les feux de l’amour » avec de nombreuses scènes chantées qui étirent le film sans réelle plus-value (la chanson « Bang Bang » de Pivio et Aldo De SCALZI a obtenu le David de la meilleure chanson originale). Sans oublier des digressions


telles que la visite de touristes étrangers du quartier populaire de la Scampia, gangréné par le trafic de stupéfiants et où se déroule le film « Gomorra » (2008) de Matteo Garrone.


Les scènes sont tellement prévisibles qu’on se désintéresse du sort de Fatima et Ciro au bout de 1h10. Etonnant que le film ait obtenu, en 2018, cinq récompenses à la 63e cérémonie des David di Donatello dont celle du meilleur film ! Pour mémoire, même le grand cinéaste Joseph Mankiewicz (1909-1993) n’avait pas fait un chef d’œuvre (malgré la présence de Marlon Brando, Frank Sinatra et Jean Simmons) de « Blanches colombes et vilains messieurs » (« Guys and dolls ») (1955), comédie musicale également très longue (2h30).

bougnat44
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le 23 mars 2021

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