Le traitement réservé par Haneke à la fin de vie est sans équivoque. Ces deux heures en huis clos dans un appartement parisien, c'est une démonstration de la déchéance de l'être, froidement, avec un implacable decrescendo qui voient Georges (JL Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva) évoluer avec la lenteur de l'âge vers une conclusion très puissante (comme la première scène).
La gestion du temps, de l'espace et de la lumière que fait Haneke est parfait. Les déplacements lents nous permettent de vraiment plonger dans ce quotidien enfermé, une invitation à la méditation. L'espace calfeutré permet une immersion renversante. La lumière, froide, nous permet de voir une réalité dure et brute que beaucoup esquivent aujourd'hui.
Cette oeuvre d'Haneke est vraiment puissante et magistrale, elle nous fait nous poser des questions sur l'abandon des personnes âgées, la fin de vie médicalisée, l'euthanasie.
A recommander chaudement.