Violence du verbe vs violence des actes
J'ai d'abord été happé par la puissance de l'écriture, il donne l'impression d'avoir écrit ça d'une traite. Puis ça s'est transformé en violence, l'auteur confronte à la violence des actes qu'il a subit dans son enfance un acharnement du verbe contre sa famille.
C'est ce qui me dérange, le côté monolithique de l'accusation, rien ne semble excuser ses parents, sa famille, son entourage, pas de circonstances atténuantes. Il les jette à terre avec une condescendance bourgeoise, il faut dire qu'il ne risque rien, les victimes n'ont pas les moyens techniquement de formuler un droit de réponse. Il ne souffre d'aucun état d'âme et descend froidement un à un les membres de sa famille comme un tueur en série dialectique.
Bref, si certaines critiques parisiennes férues d'anthropologie modernes ont apprécié ce livre, comme s'ils découvraient avec émerveillement la civilisation amérindienne, moi il m'a plus gêné qu'autre chose.