De toute évidence, quand Bo Wideberg réalise ce film, le troisième de sa carrière, il est clairement sous influence de Jean-Luc Godard et en particulier le mépris. Dans le sens où ça parle aussi du réalisateur suédois : Keve Hjelm joue un réalisateur qui vit une crise conjugale, en vivant avec sa maitresse et alors que son épouse demande le divorce.
J'avoue le film est parfois d'une grande confusion, d'une grande plénitude aussi, dont le rythme lancinant donne à croire qu'il ne se passe grand chose. Et effectivement, avec ces multiples plans de nature, de cerfs-volants, de gens qui font l'amour, c'est un peu remplir du vide avec du creux. Heureusement que durant une bonne dizaine de minutes intervient un acteur américain, joué par Ben Carruthers, qui jouait dans Shadows, de John Cassavetes, autre grande influence de Wideberg, car on sent que ça va un peu plus vite, d'ailleurs à ce moment-là, tous les personnages suédois parlent (très bien) anglais.
Mais sa grande sécheresse, où il faut quand même avouer que c'est très bien filmé, peut laisser du monde sur le bas-côté, et que c'est surtout un cri d'amour de Wideberg envers les femmes et le cinéma.