Film alléchant au prime abord pour son ambition, dernière oeuvre de Arne Skouen, inspiré du cycle le pain de la nuit de J Falkberget, donne une impression d'inachèvement.
Pour ce grand cinéaste norvégien de l'après guerre, on garde un sentiment d'être assez rapidement flouté dans les steppes enneigées pourtant magnifiquement filmées par le prestigieux Sven Nykvist, chef opérateur tellement marquant avec Tarkovski et Bergman.
Le scénario brouillon reste loin de cet univers nordique du VIIe siècle, censée montrer la rébellion des humbles au sein d'un village de charbonnier, emmenée par cette adolescente répudiée pour tout simplement être tombé du nid d'un viol.
L'atmosphère est bien rendue grâce au cadrage, à cette superbe photographie.
Avec des sensations naturalistes proches de Derzou Ouzala...
Liv Ullman livre une d'autant plus belle prestation que c'est dans sa langue maternelle.
Son visage prend une lumière fantastique, mais ne rattrape pas le manque de souffle dans l'épopée, qui nous laisse à l'extérieur, comme ce froid, implacable, et lancinant qui semble épargner les acteurs...