Un magnifique portrait au long cours, entre détermination et apprentissage.

Anaïs s'en va-t-en guerre (2014) ★★★☆

Dans le petit village de Saint-Suliac en Ille-et-Vilaine, Anaïs Kerhoas vient de lancer son business, elle sera agricultrice, spécialisée dans les plantes médicinales et aromatiques. Ce qui la différencie des autres ? Elle a 24 ans, vit seule dans une caravane (avant de déménager dans une petite maison) et a dû se battre seule contre l’administration et des professeurs misogynes (qui lui déconseillait de faire ce métier). Elle sait ce qu’elle veut dans la vie et contre l’avis de tous, elle se lance dans la grande aventure maraîchère parce qu’au final, elle sait qu’elle gagnera.

Sur les conseils avisés du célèbre chef cuisinier Olivier Roellinger, elle va se retrousser les manches et prouver à tous qu’elle peut y parvenir, qu’il pleuve ou qu’il vente. On la retrouve même à Paris, prenant le métro avec son cageot sous le bras pour démarcher de potentiels futurs revendeurs.

Anaïs s'en va-t-en guerre (2014) est un très sympathique documentaire de 45min, sur une jeune femmes déterminée, indépendante et téméraire. Un décennie plus tard, on se réjouit d’apprendre qu’elle y est parvenue, “Les Tisanes d’Anaïs” sont toujours produites en Bretagne et sont même commercialisées sur internet.

Anaïs s'en va aimer (2023) ★★★☆

On avait découvert Anaïs Kerhoas 10 ans plus tôt à travers Anaïs s'en va-t-en guerre (2014). Âgée de 24 ans, elle décidait de devenir cultivatrice, seule et contre tous (contre l’administration et des professeurs misogynes). Marion Gervais l’a retrouve une décennie plus tard avec Anaïs s'en va aimer (2023), son business de tisanes fonctionne toujours autant et surtout, elle n’est plus seule, elle a un amoureux…

Anaïs a maintenant 34 ans, elle a rencontré Seydou (35 ans), un jeune Sénégalais avec qui elle s’est mariée au pays. Mais les contraintes de la vie de tous les jours sont toujours présentes, d’autant plus que sa vie de couple avec Seydou n’est pas toujours simple, aussi bien du point de vue sentimental qu’administratif (vis-à-vis de l’État).

D’un côté, il y a Anaïs qui doit conjuguer avec sa nouvelle vie de couple et de l’autre, Seydou qui doit s’acclimater et vaincre le mal du pays. On les suit dans leurs démarches administratives, notamment Seydou qui doit se rendre à l’Ofiii (l'Office français de l'immigration et de l'intégration) pour y signer un “contrat d’intégration républicaine” entre lui et l’État français (afin d’obtenir une carte de séjour).

Anaïs s'en va aimer (2023) est une très belle suite du précédent opus, qui nous permet d’approfondir le personnage et surtout, de la voir évoluer (pas seulement sur le plan professionnel mais surtout sur le plan personnel). C’est une nouvelle vie qui s’offre à elle, un apprentissage du quotidien où ils vont devoir s’apprivoiser mutuellement pour pouvoir pleinement profiter de la vie de chaque instant.

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