Perdre au jeu
La première partie du film me paraît assez extraordinaire. Une balle qui tombe d'un escalier, un chien qui descend pour la ramasser. Un entretien audio entre une écrivaine et une jeune thésarde...
Par
le 31 août 2023
111 j'aime
9
Un homme chute du deuxième étage de son chalet, provoquant sa mort accidentelle. Cependant, la justice décide d'ouvrir une enquête pour homicide, avec comme accusée son épouse, qui disait dormir à l'étage en-dessous au moment des faits.
Anatomie d'une chute est la preuve qu'il ne faut jamais désespérer, car un réalisateur (ici réalisatrice) peut toujours s'améliorer, et donner lieu à une grande réussite. Dieu sait que je n'aimais pas La bataille de Solférino ni Victoria, mais là, Justine Triet a eu comme une sorte de crise de croissance pour donner un film de procès passionnant, et surtout qui tient en haleine durant 2h30. Sans mésestimer son talent, je pense que l'apport de Arthur Harari au scénario a su dynamiser les relations entre les personnages, et notamment celui joué par l'excellente Sandra Huller, dont on va comprendre, sans trop en dire, que c'est une femme en lutte, tout comme Honoda. La difficulté du film est d'en parler sans révéler quoi que ce soit, mais je trouve que la réalisatrice a su se démarquer du carcan parfois figé de scènes au tribunal notamment en donnant un coup de fouet à sa mise en scène, faite de légers travellings, de zooms ou de décadrages qui donnent un rythme assez impressionnant à ces joutes. Notamment toutes les scènes avec Swann Arlaud, l'avocat de Sandra Huller, face à Antoine Reinartz, qui est un véritable voleur de scènes.
Le film joue aussi beaucoup sur le langage, je suis d'ailleurs surpris qu'une grosse partie est parlée en anglais, car elle est allemande et son mari français, c'était la langue commune qu'ils pouvaient parler, ce qui donne déjà un indice sur ce qu'on va comprendre lors du procès. Très bon point aussi pour le jeune Milo Machado Graner, qui incarne le fils malvoyant du couple, et qui va être en quelque sorte la clé de ce procès, et donne le ton par sa grande maturité pour son âge (il a 11 ans lors de la mort de son père).
En tout cas, la Palme d'Or est sans nul doute méritée pour ce film, non seulement passionnant, mais aussi d'une grande dureté sur le couple, et ce qu'on doit sacrifier l'un par rapport à l'autre.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2023
Créée
le 9 sept. 2023
Critique lue 58 fois
5 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Anatomie d'une chute
La première partie du film me paraît assez extraordinaire. Une balle qui tombe d'un escalier, un chien qui descend pour la ramasser. Un entretien audio entre une écrivaine et une jeune thésarde...
Par
le 31 août 2023
111 j'aime
9
J’ai l’impression que c’est un problème qui risque de se poser régulièrement. Chaque année, les distributions de Palme, César et autre Oscar me conduisent à aller voir des films que je ne serais...
le 24 août 2023
106 j'aime
104
Depuis quelques années, le cinéma français, et plus particulièrement ses réalisatrices, trustent les lauriers dans les plus grands festivals. Au tour de Justine Triet d'être palmée à Cannes avec...
le 28 mai 2023
89 j'aime
4
Du même critique
(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...
Par
le 18 févr. 2022
44 j'aime
Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...
Par
le 11 nov. 2012
44 j'aime
3
Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...
Par
le 15 sept. 2013
42 j'aime
9