Je n'aurais pas perdu mon temps : pour moi dont la connaissance d'André Malraux se limitait à sa passion gaulliste et à son long passage au Ministère de la Culture, ce documentaire s'est avéré instructif, aussi bien sur l'homme privé que l'homme public. Son désintérêt pour ses enfants et sa difficulté à aimer, ses nombreuses contradictions, notamment idéologiques, le lyrisme de ses discours, ce phrasé si particulier, pour ne pas dire autre chose, ses décisions inégalement heureuses voire une certaine mauvaise foi... Jeter un coup d'œil durant 54 minutes valait donc un minimum la peine.
Un minimum, car niveau formel et plaisir, ce n'était pas l'extase, loin s'en faut. Si certaines images d'archives sont intéressantes, les intervenants, sans être mauvais, ne marquent pas les esprits, la construction souvent bancale, plus ou moins chronologique, empêchant de se plonger autant que souhaité dans la psyché du personnage. Je pense qu'il y avait vraiment moyen de faire mieux. Plus clair, plus complexe. Bref, il est évident que si vous êtes un tant soit peu familier avec l'auteur de « L'Espoir », vous n'apprendrez quasiment rien. Si vous étiez dans ma situation juste avant de le lancer, cela peut donc valoir la peine, tout en sachant qu'il faudra se « contenter » des quelques éléments évoqués précédemment. À vous de voir si le jeu en vaut la chandelle.