Autant en apporte Ozon...
Changement radical de style pour François Ozon qui, après le poignant et ténébreux « Le temps qui reste », s’attaque à l’adaptation du pink roman d’Elizabeth Taylor « Angel ».
Structurellement orienté vers un cinéma de référence de l’âge d’or d’Hollywood, le réalisateur s’attache plus à la démonstration et à une manière de faire qu’à un quelconque discours. Ce qui n’est guère étonnant car Taylor et Cartland, même combat… Elles rivalisent en nunucherie.
Un parallèle constant s’établit entre Scarlett O’Hara et Angel. Toutes deux partagent une beauté irradiant d’un tempérament fort, un côté pimbêche et hystérique. Ozon s’en amuse pour nous divertir. Si l’on doit différencier ces deux figures romanesques, c’est sur le terrain du drame que l’on doit s’attarder. Angel auréolée de sa splendeur puis de sa décadence nous est livrée à l’état brut au plus profond de sa névrotique mythomanie. Elle est toutes les héroïnes et aucune ne même temps, normal puisqu’elle n’existe pas.
Si le film est une réussite esthétique dans l’intention kitsch, il se perd un peu par des longueurs et de redites d’action. Si la dernière partie est phénoménale, il faut prendre son mal en patience pour y arriver. Toutefois Ozon restera toujours Ozon, et il nous délivre quelques bons moments dont le second degré est son principal atout.