Projet séduisant et ambitieux au départ, "Angel-A" s'avère vite un gros manqué dans la filmographie de Luc Besson. Pourtant, il y a de belles idées : tourner ce film en noir et blanc (Paris est d'ailleurs bien filmé) avec un Jamel Debbouze à contre-emploi et le mannequin Rie Rasmussen à ses cotés, donnant au duo une allure plutôt touchante et originale. S'il faut chercher de nombreuses failles, c'est d'un point de vue scénaristique et dans la "subtilité" du discours. Tout sonne faux, presque du début à la fin. En effet, difficile de ne pas sourire lorsque l'on voit "l'ange" Rasmussen tabasser trois mecs à tour de bras ou encore fumer comme une cheminée au point de presque faire passer Humphrey Bogart pour un débutant. De plus, les dialogues sont souvent ridicules, essayant de faire passer de l'émotion alors que cela ressemble juste à du mauvais théâtre de boulevard.
Seules quelques scènes font mouche, justement quand nous ne sommes pas dans le dialogue mais dans le visuel, où Besson est décidément plus à l'aise. Les seconds rôles sont, eux, sans grande consistance, excepté Serge Riaboukine, convaincant. Même la rédemption, thème pourtant poignant, tombe à l'eau tant le développement n'est pas bon
(grand numéro de ridicule quand Jamel doit dire dans un miroir qu'il s'aime).
Enfin, alors qu'on aurait au moins pu espérer une fin un peu consistante, elle s'avère pire que tout, sommet de bêtise auquel on ne croit pas une seconde et où
la belle morale est sauve : le couple finit ensemble.
Les plus belles histoires d'amour se terminent souvent mal : ici, c'est plutôt notre relation avec Luc Besson qui tourne au vinaigre.