Jamel Debbouze incarne André, un petit malfrat parisien aux abois qui doit de l'argent à tout le monde et principalement à des truands.
Dans un premier temps, Debbouze fait du Jamel, celui qu'on aime, tout en tchatche et pataquès. Dans un Paris monumental, touristique et quasi désert, très joliment filmé en noir et blanc, les déambulations d'André sont d'abord plutôt amusantes. Cependant, la comédie et le récit se gâtent à l'apparition, sur un pont de Paris, d'une longue et blonde créature appelée à jouer, implicitement puis explicitement, l'ange gardien d'André qu'elle affranchit de ses dettes tout en s'appliquant à lui donner confiance en lui.
Petit à petit, le sujet se délite dans un bavardage philosophico-sentimentalo-gnangnan qui pourrait même se conclure, pour peu qu'Angel-A renonce à l'intemporalité par une histoire d'amour, certes contrastée entre l'immense nordique et le petit maghrébin, mais convenue. Jamel est bien plus convaincant et intéressant -en tout cas ici- dans son registre comique que dans les envolées humanistes basiques auxquelles s'essaie Luc Besson. Sa partenaire, belle plante un peu fade, n'a pas de répondant et affaiblit le duo. Le film devient ennuyeux et stérile, jusqu'à faire paraître l'esthétique de la réalisation vaine et pompeuse.