Un film qui exsude le Mal (et le malaise) de bout en bout, infusé de mysticisme vaudou et d'érotisme graveleux, qui nous emmène des bas-fonds suintants de Harlem aux bas-fonds transpirants de la Nouvelle Orléans.
Angel Heart est un film liquide : les jeunes filles pures se lavent les cheveux à l'eau claire, les gros porcs dégueulassent suent comme des phoques, la pluie tombe à grosses gouttes et le sang gicle à grosses gerbes.
Alors on pourrait dire, ah c'est moche, mais non : c'est crade, certes, mais c'est beau. Il faut être un sacré pervers pour créer tant de beauté à partir de meurtres sales et sordides, et Alan Parker est, sans aucun doute, un excellent pervers.