Venant juste de remonter au rez-de-chaussée (après avoir laissé Johnny Favorite en compagnie de Mr Cyphre), je me dois d'écrire ces quelques lignes concernant ce bijou noir.
L'ayant vu précédemment -il y a fort longtemps- j'ai repris cet ascenseur dans l'esprit d'Harry Angel et j'y ai enfin découvert, toute la beauté sombre de ce film d'Alan Parker.
Comme quoi, se replonger dans un film après un certain laps de temps, peut s'avérer bénéfique (ou pas, c'est selon le film...)!
Bref, j'y ai vu des plans magnifiques:
- la vue plongeante sur l'escalier en colimaçon, avec l'ombre de la grille qui s'ouvre,
-le plan large sur la plage, avec au troisième plan les silhouettes d'Harry et du forain...,
Vu aussi:
-une scène vénéneuse, lors de la transe brutale et sensuelle d'Epiphanie Proudfoot
-des morts graphiques, l
-e cheminement de la pensée d'Harry lorsqu'il se rend compte qu'il se cherche lui-même,
-un accouplement incestueux illustré par des images violentes
-et enfin une Nouvelle-Orléans moite, jazzy et dangereuse...
Que dire du casting?
Nous avons:
-un Rourke habité par son rôle,
-un De Niro sournois,
-une Lisa Bonnet transpirant la sensualité,
-une Charlotte Rampling mystérieuse,
-le chanteur de Blues Brownie McGhee, parfait dans son rôle
-et enfin, le débutant (et prometteur) Pruitt Taylor Vince.
Adapté du roman Fallen Angel de William Hjortsberg (scénariste du Legend de Ridley Scott), Alan Parker le met en image comme un film noir.
Puis au fur et à mesure de l'intrigue, le long-métrage glissera progressivement vers un fantastique éthéré, mêlant l'atmosphère particulière de la Nouvelle Orléans (mâtinée de vaudou) à la présence de Méphistophélès, revenu spécialement pour récupérer son dû.
Je réévalue donc ce film -que je n'avais sûrement pas compris en étant bien plus jeune- et le porte au pinacle de ces œuvres qui ont marquées l'histoire du cinéma.
Rien de moins.