Toujours dans sa période faste, Marcel Pagnol enchaîne assez rapidement avec Angèle, nouvelle adaptation d'une œuvre de Jean Giono, qui sera l'un de ses films les plus longs, surtout compte tenu de l'époque, avec plus de deux heures au total.
On suit la vie d'Angèle , une fille de la campagne qui habite avec ses parents, deux paysans plutôt sympathiques, qui après être tombée dans les griffes d'un beau parleur, se retrouve prostituée à Marseille. Saturnin, le garçon de ferme qui la connaît depuis toujours l'apprend et part la chercher. En revenant, le père étant devenu amer et acariâtre (pour ne pas dire complètement c**) l’enferme dans la cave avec l'enfant qu'elle a eu lors de sa vie passée. Un jeune homme, amoureux d'Angèle depuis qu'elle est partie, décide grâce à Amédée, un de ses amis, et Saturnin de la retrouver dans le but de l'épouser.
Pourvu d'excellentes intentions, surtout au niveau du message, Angèle donne un joli tableau visuel et scénaristique. Le film est la première collaboration entre Marcel Pagnol et Fernandel, ce qui donnera lieu à une longue et tumultueuse relation entre les deux hommes. Le reste du casting, dans lequel on retrouve bon nombre de vieilles connaissances des films précédents, est au niveau et donne une performance convenable qui porte plutôt bien le tout.
Deux choses viennent, malheureusement, gâcher le tableau ; tout d'abord l'adaptation qui, à mon sens, ne rend pas honneur à l’œuvre originale, et ensuite le rythme qui plombe beaucoup la première partie du film, assez poussive et pas forcément captivante.
Le tout reste assez agréable et se laisse regarder avec plaisir.