Infilmable Angélique

Refaire au cinéma la série des "Angélique", ce n'était pas une mauvaise idée. Les films originaux sont bourrés de tares, notamment le premier que je ne porte pas vraiment en haute estime. Et puis ça fait toujours plaisir de revoir des oeuvres qui louche vers le film de cape & d'épée.

Sauf que voilà, derrière l'entreprise il y a Europacorp... Et Ariel Zeitoun, qui n'est clairement pas un réalisateur à la hauteur de l'entreprise. Le résultat sera sans appel, avec des retours critiques et publics médiocres (même pas 120 000 entrées en France !). Annulant les projets de suite et douchant les espoirs d'Europacorp.

"Angélique" cuvée 2013 reprend grosso modo la trame du premier film avec Michèle Mercier. Angélique est une très belle jeune femme, mariée contre son gré à un noble riche et disgracieux, qui va en réalité s'avérer être le meilleur des époux. Mais plus jeune, Angélique a été témoin d'un complot, ce qui va revenir lui jouer des tours.

Le film se veut moins naïf et plus dynamique que son prédécesseur, mais se prend régulièrement les pieds dans le tapis. Les acteurs sont très inégaux, entre Gérard Lanvin qui fait le taf en Comte de Peyrac, et Nora Arnezeder, qui n'a clairement pas les épaules pour le rôle titre. A côté, ça oscille entre du correct et du mauvais, sans compter des acteurs non-francophones doublés avec une post-synchro calamiteuse.

La mise en scène mélange de vrais décors historiques... avec du numérique bien baveux qui fait complètement sortir du film. La caméra ne semble pas savoir quoi faire de son récit, enchaînant les tournoiements et les travelings jusqu'à plus soif. De nombreuses scènes manquent ainsi de cohérence ou d'ampleur. Et ce n'est pas la galerie de méchants interchangeables (chapeau à ceux qui identifieront qui est qui) qui va améliorer la cohérence...

Un essai médiocre, qui heureusement restera sans suite.