L'hégémonie Disney a si solidement défini et ancré certains archétypes narratifs et thématiques au fil de l'histoire du médium qu'il s'avère ardu, si pas impossible, de s'en départir au sein des productions occidentales contemporaines. Il est donc certainement plus avisé de privilégier la forme sur le fond des œuvres en terme d'appréciation critique, sous peine de systématiquement les dévaluer. Adaptation par Vincent Paronnaud de sa propre BD, Angelo se structure autour de tropes rebâchés à outrance mais séduira les amateurs d'animation par son exécution aux petits oignons. Elle repose sur une inventivité graphique constante dans la mise en scène et une tendance actuelle - particulièrement maîtrisée ici - au patchwork délirant de différents procédés de mise en image. Le film peut enfin compter sur sa courte durée pour s'imposer comme un divertissement artisanal qui brille par sa modestie créative.