Tout semble au ralenti dans ce film, l’animation pour commencer: alors, oui, elle est très jolie, et il s’agit sans doute du seul bon point de l’œuvre, mais les actions, les mouvements sont d’une lenteur exaspérante. Les dialogues sont dégelasses, et je pèse mes mots, encore une fois, d’une lenteur affligeante, dans leur déroulement. Et que dire du doublage français ?... Yves Lecoq (qui double le coq, ça ne s’invente pas) nous surprendra avec son imitation de Jacques Chrirac, dans le mauvais sens du terme, et aura vite fait de bien nous gaver. Élie Semoun, que j’apprécie beaucoup d’ordinaire, double le suricate, avec une voix haut perchée insupportable, dès les premières secondes. Les autres acteurs semblent lire leurs répliques sans vraiment s’investir. Très mauvais en somme. Les personnages sont juste inutiles. Ça se veut drôle, mais ça ne l’est pas. L’histoire est un condensé de niaiserie idéologique, sans subtilité et d’une naïveté qui ne sert pas le propos et le contexte. Ce film est tout simplement raté.
Faire un film qui dénonce le traitement des hommes envers la planète ne semble pas aisé, et ce n’est pas la première équipe qui se casse le nez sur ce genre de sujet. Ici, les hommes sont très méchants, ce sont des voleurs, ils prennent toute la place sur terre au détriment des gentils animaux, OK. Mais tout de même, il reste un peu d’espoir dans cette humanité, grâce à une vilaine petite fille aux cheveux rouges qui se fait ami ami avec un lion, qui, bien entendu, ne la dévore pas. Et comme on aurait pu s’y attendre, les animaux s’unissent pour lutter contre le barrage qui leur bloque l’accès à l’eau (alors ça, quelle originalité, c’est fou !) dans une aventure grotesque et décousue, et bien sûr, vous connaissez la fin…
Un scénario ennuyeux et… ennuyeux.
J’aurais préféré un traitement du sujet plus profond et plus subtil, comme on peut le trouver dans « Wall-E » des Studios Pixar, par exemple. Ici, on ne retient pas le message, mais on retient qu’une seule chose, c’est que le film est tout pourri.
Dommage! Je n’ai pas lu « La conférence des animaux » d’Erich Kastner, dont le film est inspiré, mais je doute qu’il lui rende honneur. Il suffit de lire le résumé du livre sur sa page Wikipédia pour s’en rendre compte. C’est à mille lieux, je crois, de l’idée de départ de l’auteur, et c’est regrettable, parce qu’avec un peu plus de soins dans la réalisation et le scénario, le film aurait pu être exemplaire. Ce n’est pas du tout le cas. Le film est très mauvais.
https://www.cineanimation.fr/