Nikita, Lucy, Jeanne d’arc, The lady, sérieux ! C’est quoi cette obstination pour les femmes chez notre grand cinéaste français Luc Besson ? L'artiste aurait-il un problème avec les hommes ? Je veux bien croire que les femmes doivent être valorisées, qu’elles nous doivent nous montrer qu’elles sont capables de tenir de bon rôles principaux de badass girl mais cinq films, avec une femme occupant le rôle principal dans une même filmographie d'un réalisateur, ça commence à nous faire poser des questions.
Je ne mets pas en doute les compétences et le savoir artistique de Luc Besson, il est capable d’accomplir de belles choses cinématographiques comme il l’a fait pour Le cinquième élément ou Léon. Par contre, j’ai comme l’impression qu’il ne prend pas en compte ses erreurs pour s’améliorer, ou du moins de ne pas les refaire. Rappelons-nous que son dernier film Valérian et la cité des mille planètes n’a pas été un grand succès mondial, malgré le budget colossal dépensé pour la réalisation de cette production.
Une des raisons de l’échec de la précédente production est tout simplement le choix du casting, engager des acteurs méconnus comme Cara Delevingne et Dane DeHaan n’était pas un choix judicieux, contrairement à Bruce Willis et à Scarlett Johansson qui ont fait du Cinquième Élément et de Lucy des véritables réussites cinématographiques. Et là, le réalisateur refait la même erreur en recrutant la mannequin Sasha Luss. Mettre une inconnue inexpérimenté dans un rôle principal n’est pas un choix raisonnable et juste, c’est beaucoup trop de responsabilité et de sérieux à appliquer pour cette dernière.
Certes, elle est jolie et se débrouille pas trop mal dans les scènes de combat mais le manque d’expérience se ressent sans la moindre peine. Elle a du talent, elle sait ressortir quelques émotions mais on voit bien qu’elle n’est pas habituée à être devant une caméré. La voir parmi d’autres acteurs beaucoup plus chevronnés que cette dernière comme Cillian Murphy, Luke Evans ou Helen Mirren ne l’aide pas beaucoup et ça fait tache en plus. Concernant la qualité visuelle du film, je dirais que Luc Besson n’a pas perdu la main.
On a une vraie définition d’un film bien fait, les retours scénaristiques en arrière sont plutôt bien maîtrisés, on ne perd pas trop le fil de l’histoire, il y a une écriture de scénario bien pensé et ficelé. Bien évidemment, Luc Besson sort, en totale liberté, tous les clichés d’un film mettant en scène un tueur au service d’une organisation comme les assassinats en série, les missions d'infiltration ou les phases de séduction. Comme le personnage principal est une femme, le réalisateur n’a pas hésité à bourrer son long-métrage des plans exaltants sur les formes voluptueuses de l’actrice et également de tout ce qui fait référence à la beauté des femmes (Maquillage, rouge à lèvres, corset, perruque, les talons, …), exactement ce qu’on peut voir dans le film Red Sparrow de Francis Lawrence.
Ce qui est intéressant dans ce film, c’est que le metteur en scène construit progressivement et curieusement un cercle vicieux intéressant à étudier. Plus on avance dans le visionnage, plus on découvre que la tueuse doit se remettre en question, ses obligations professionnelles et son honneur sont mis en jeu. Une sorte de pression s'installe du fait qu'elle doit faire le choix entre trahir ou collaborer avec le KGB ou la CIA. Cela instaure étonnamment une sorte de faux suspense qui est une bonne sauce d’accompagnement pour le film, d’autant que les scènes de combat sont très bien foutues et dynamiques, en particulier celle du restaurant qui est vraiment spectaculaire à voir, visuellement et techniquement.
Dans l'ensemble, la chorégraphie des combats et des fusillades est bien recherchée, on note beaucoup de diversité dans les coups et le placement de la caméra est intelligent, juste assez pour obtenir un minimum de divertissement qui est le bienvenu. Malgré les points positifs que je viens de mentionner, j’ai remarqué quelques petits éléments qui m’ont un peu gêné comme le fait que ça traîne sur beaucoup de choses, que le scénario manque d’originalité et que la fin est un peu trop vite expédiée à mon goût. Je comprends tout à fait l’échec de ce long-métrage. On s’attendait à quelque chose de spécial, de particuliers et d’unique en nous citant cette phrase Une femme peut en cacher une autre et finalement, on a une sorte de recyclage de Nikita mal conçu et non approuvable. Il est regrettable de constater que notre cinéaste français semble avoir perdu la fibre artistique qui l'avait à l'époque où il développait des films satisfaisants comme Léon. 6/10
- Vous m’avez donné une arme vide !
- Et alors ! C’était à toi de vérifier si l’arme était vide ou pas !