Après l’Echec semi-mondial de Valerian et la Cité des Mille Planètes, Luc Besson doit se refaire une santé et vite ! Voici donc Anna, remake poussif et imbécile de Nikita avec le même type de personnages :
- Une héroïne désaxée qui, suite à un coup qui tourne mal, se retrouve à subir un apprentissage pour travailler pour son gouvernement et tuer des gens, sauf qu’on lui fait des pièges à la con lors de sa première mission, haha je t’ai bien eue...
- Un amoureux au courant de rien, sauf que cette fois c’est une fille et que tout le monde s’en fout de son destin...
- Une femme charismatique et obscure qui prend l’héroïne sous son aile
- Des fausses vacances qui sont en fait des rendez vous secrets...
Le cahier des décharges semble bien rempli, rien ne saurait s'interposer entre Luc et sa resucée éclatante.
Rien ? Si ! Une absence caractérisée de talent. Et dans caractérisée, il y a "risée", et en la matière, Anna promet de crever l'écran.
Pour commencer, il y a dans ce film les anachronismes technologiques les plus bouleversants de l’Histoire. Florilège :
- 1985, un mec sort un portable à clapet.
- 1987, Anna avec un laptop s’inscrit en ligne sur le site de la Marine Soviétique, traduit en Anglais.
- 1990, une touriste japonaise a le 33-10.
- 1990 et six mois, Anna invente le Bluetooth !
Comme il n’y a RIEN dans ce foutu film qui justifie que ça se passe dans les années 90, j’ai pas trop compris l’intérêt de me sortir du film tout le temps comme ça.
Mais ces soucis ne sont même pas les pires affronts à Chronos. La narration est un patchwork insupportable qui nous ramène sans cesse cinq ans plus tôt, ou trois mois plus tôt, ou deux mois plus tard ou trois... pour nous expliquer en détail des trucs que Luc a passé sous silence la première fois, au mépris du rythme et même du sens de l’intrigue. Anna n’a pas de but dans l’histoire avant plus d’une heure de métrage !
Le flashback le plus hilarant étant bien évidemment la mort des parents d’Anna dans un accident de voiture car ni le conducteur ni le passager ne regardaient la route ! Il aurait fallu trois mois à Mel Brooks pour inventer un gag pareil, Besson le pond sans effort, sans même y réfléchir !
Cependant n’allez pas croire que le film est une pantalonnade à la Lucy qui enchaîne les fous-rires... son rythme étant complètement flingué et l’intrigue sans une seule idée originale, on aura plutôt tendance à trouver le temps long, entre deux flashbacks farfelus, en attendant le générique de fin libérateur...