Soir de canicule, me voilà en direction du cinéma. Le film choisi a été un peu par défaut, c'est vrai. Pour autant, ce film d'espionnage a fait ma soirée.
Car oui, il s'agit bien là d'un film d'espionnage. Dès les premiers instants, vous êtes plongés dans cette atmosphère froide, cruelle et sans détour. Il s'agit là d'une véritable force de ce film, l'ambiance est très bien retranscrite. Vous êtes totalement plongés dans ce conflit KGB/CIA sans trop tomber dans des clichés du genre.
Oui, c'est vrai, des codes d'autres œuvres sont repris. "Anna" s'inspire très clairement d’œuvres littéraires comme "L'espion qui venait du froid", "La Taupe" ou encore cinématographiques comme récemment "Red Sparrow" avec Jennifer Lawrence.
Pour autant, l'oeuvre se démarque par un personnage omniprésent : L'humain.
L'individu est placé au centre de ce film. Les plans sont majestueux, les regards de chacun sont mis en valeur, les expressions sont justes. La mise en scène est d'une grande qualité, tout comme le jeu d'acteurs. Entre un charismatique Cillian Murphy, une glaçante Helen Mirren et un personnage principal interprété par une juste Sasha Luss, vous trouvez, j'en suis sûr, facilement votre bonheur.
Pour ce qui est du déroulement du film, vous avez affaire à une oeuvre non linéaire avec des scènes dont le point de vue est volontairement subjectif. Les "twists" sont nombreux et vous surprennent. Et c'est bien là ce qui vous tient en haleine tout au long de la séance. Une scène se déroule, un événement inattendu survient, puis l'ont revient sur la scène originelle mais filmée d'une autre manière avec un point de vue différent. Tout est très naturel et rend le film agréable à savourer.
Les scènes de combat se font finalement assez rares mais sont réalisées à la jolie manière d'un John Wick. Tout est méthodique, sanglant et froid. La rareté des combats les rends plus intenses encore et laisse ainsi place à la tension et au suspens.
Voilà donc un très bon film d'espionnage plaçant l'individu au centre des intrigues. Là où certaines œuvres s'encombrent parfois d'éléments superflus, "Anna" recentre les débats sur finalement l'essentiel : Chacun.